Découvrir la CSI

La CSI, c'est quoi?

Métiers, hobbies, façon de s’habiller, accidents, agressions, maladies : tout ce qui fait la trame d’une existence humaine est une compensation symbolique mise en place par le « cerveau stratégique » pour faire contrepoids à des souffrances inavouées ou refoulées. Rien n’est donc le fait du hasard, et chacun peut retrouver l’équilibre psychosomatique en mettant en conscience son vécu émotionnel non exprimé.

Les prémices de la compensation symbolique inconsciente

L’inconscient manipule en permanence chaque être humain sans jamais se démasquer : il met en scène nos maladies, nos accidents, nos goûts, nos choix, nos conflits, nos performances, nos préférences, dans le seul but de compenser une souffrance singulière qui n’a jamais été exprimée du fait d’une culpabilité. 

G. W. Groddeck a été le pionnier de cette lecture symbolique de la vie humaine mais il n’a pas fait beaucoup d’émules dans le monde médical, pas plus chez les psychologues. Sigmund Freud, son collègue neurologue de formation, nous a montré que les symptômes de conversion (symptôme neurologique sans cause organique observable) avaient pour bénéfice primaire l’évacuation de l’angoisse, la diminution de la culpabilité mais il ne s’est pas beaucoup intéressé aux pathologies organiques.

Ian Pavlov et son chien nous ont montré qu’on pouvait déclencher une réaction physiologique (bave) avec un simple son de clochette chez un chien conditionné. Watson et son « petit Albert » nous ont appris a créer une phobie de l’animal chez un enfant en répétant des traumatismes. Heureusement, on peut faire disparaitre ce symptôme par déconditionnement. 

Henri Laborit a démontré l’effet délétère de l’inhibition de l’action. Marc Fréchet nous a ouvert les yeux sur les répétitions cycliques d’événements non analysés, non acceptés. R. G. Hamer a brillamment remis en selle le « tout psychosomatique », il nous a fait découvrir le rôle singulier du cerveau stratégique, même si le le reste de son analyse est entachée d’erreurs grossières qui l’ont discrédité auprès de la communauté scientifique. 

Si nous voulons harmoniser ces nombreuses données, il faut encore faire un bond en avant vers la notion de compensation symbolique inconsciente qui permet la rigueur et l’unification du raisonnement, et une écoute fructueuse des souffrants aboutissant souvent à leur libération.

Pourquoi parler de compensation ?

Le mot latin Compensare veut dire contrebalancer. La compensation symbolique inconsciente est un processus automatique de maintien de l’équilibre de l’être humain, il se déclenche lorsque ses stratégies d’adaptation aux difficultés sont dépassées. Ce qu’il n’a pu avouer, confier, lui a donné « mauvaise conscience » et a été « refoulé » dans l’inconscient. Seul l’aveu aurait pu le décharger de son fardeau. Et seul l’aveu permettra d’arrêter les rouages de la machination (souvent) infernale.
L’inconscient n’est pas une prison étanche où les mauvais souvenirs seraient isolés à tout jamais. Il faut plutôt le concevoir comme un poste de radio trop bruyant dont on a baissé le son pendant une conversation téléphonique. Il continue à capter une station et à émettre des ondes sonores qui peuvent être captées dans l’environnement.

Comment nous avons trouvé le sens symbolique de chaque partie du corps : la méthode du cas par cas

Pour nous, il est certain que chaque organe a une fonction biologique et une fonction symbolique. Par exemple : l’auriculaire est symbolique de l’information partagée, (« mon petit doigt m’a dit »). Une personne qui a des difficultés avec un mensonge qui ont été dit sur elle, peut par exemple développer une insensibilité de l’auriculaire droit pour ne plus être sensible aux informations dites sur elle.

Les nerfs sont symboliques des projets. Les malades de sclérose en plaque qui sont des personnes assez soumises et qui ont du mal à assumer leurs projets sans tenir compte de l’avis de leur parents ou de leur entourage vont détruire la myéline qui entoure et protège les nerfs pour se libérer symboliquement de ce qui encombre leurs projets.

Une personne qui se reproche son agressivité va soit rêver qu’elle perd ses dents si elle se reproche d’avoir « mordu trop fort », ou faire une carie si elle a gardé son agressivité pour elle. Symboliquement, elle ne peut plus mordre. C’est évidemment symbolique car les dents ne servent pas réellement à mordre les autres, mais c’est ainsi que notre cerveau s’adapte à la réalité en créant des maux et des maladies pour compenser la souffrance psychique que nous n’avons pas réussi à évacuer.

Pour établir la symbolique des différentes parties du corps et des différentes maladies, il a fallu collecter et confronter les histoires de patients ayant exactement les mêmes symptômes. Nous avons ensuite cherché s’il existe un dénominateur commun à toutes ces histoires. Par exemple, toutes les personnes avec une pathologie du pouce nous racontaient des difficultés avec leur mère, une mère symbolique, ou en lien avec la protection d’un proche. Et nous n’avons jamais trouvé d’exception aussi nous avons la certitude aujourd’hui que le pouce est symbolique de la mère ou de la protection.

Toutes les personnes atteintes de sclérose en plaque, racontaient un problème de soumission à l’autorité. Il n’y a pas d’exception sur plus d’une centaine de patients écoutés. Toutes les personnes atteintes d’infection urinaires racontent avoir vécu des difficultés pour délimiter leur territoire, et l’infection se déclenche quand la personne « tourne la page » sur sa difficulté. (vie de couple, partage d’un espace commun, trouver sa place dans sa famille…). Et ainsi de suite pour toutes les maladies.

Pour chaque pathologie, nous avions 100 % des patients avec un même dénominateur commun dans leur histoire.

Non seulement cette symbolique s’est révélée à nous de façon criante et bouleversante, mais l’intérêt principale de cette découverte réside dans le fait que la libération des émotions enfouies a permis énormément de guérisons. Ces entretiens en général amélioraient simplement le rétablissement du malade en complément du traitement proposé par la médecine, mais dans de nombreux cas, la guérison était totalement inespérée au regard des connaissances médicales du moment.

Voici un exemple qui a surpris un orthodontiste :

Une femme emmène sa fille de 8 ans à un orthodontiste sensibilisé à la symbolique des maux pour un trouble de l’articulé dentaire. En voyant les dents de l’enfant, l’orthodontiste dit à la maman : « elle ne doit pas être gentille avec vous ! » Surprise par la remarque, elle va s’épancher pendant une dizaine de minute sur son désarrois, ne sachant aider son enfant grossier, peu serviable, avec des accès de colère. Elle se sent impuissante pour l’aider à s’améliorer ; bref, elle est incapable d’être une mère digne de ce nom. Quatre semaines plus tard, au réveil, cette femme a la surprise de trouver son enfant souriante, apaisée, serviable. Elle constate que pendant la nuit les dents ont repris leur place. (cf.photos). Il a fallu 4 semaines pour que les alvéoles dentaires s’assouplissent et que les dents se remettent en place.

Avant

4 semaines plus tard

Les soins classiques auraient coûté plusieurs milliers d’euros.

Autre exemple : une maman raconte ses difficultés relationnelles de voisinage avec des échanges de lettres assez déplaisants. Elle a écrit mais elle le regrette et elle reçoit des réponses acerbes. Après cette confidence, son fils qui était à l’école pendant l’entretien devient la tête de sa classe. Sa dyslexie qui empêchait symboliquement des échanges sulfureux (lecture et écriture) a disparu après l’aveu de sa maman.

En parallèle de la symbolique du corps, nous avons repris et détaillé la symbolique universelle des couleurs, des vêtements, objets (lunettes, pendentifs, bagues…), des prénoms, métiers etc… qui sont également des messages inconscients que portent les personnes que nous écoutons. Ces symboliques ont également été découvertes en confrontant les histoires des personnes écoutées.

Parfois, nous nous sommes inspirés d’auteurs qui ont travaillé sur ces symboliques, tel que Gérard Attias et son livre «dictionnaire généalogique des prénoms ».

La conversion du symptôme

En pratique, lorsqu’on dispose de données cliniques complètes, il est possible de convertir le symptôme en souffrance non exprimée. Dans un premier temps, il convient de faire la liste exhaustive des éléments du tableau clinique. Par exemple : un index, droit, insensible. Dans un second temps, il faut trouver le contraire des éléments listés, lorsqu’il existe. Index et droit n’ont pas de contraire. Insensible va pouvoir être converti en hypersensible. Dans le troisième temps, on passe du symbole à la réalité en balayant les hypothèses possibles. L’index est entre autres, le doigt de l’accusation : « C’est toi qui ». Le sujet a pu être accusé à tort et il en a été très affecté car le symptôme est à droite. A gauche, il pourrait s’agir d’une accusation que le sujet a portée, accusation qui n’a pas été prise au sérieux.
Mais l’index, c’est aussi le doigt du père qui donne la direction à suivre et les limites à ne pas dépasser « non, non, non ». Il existe aussi des pères symboliques : patron, parrain, prêtre … Enfin, on peut imaginer que le sujet a été déçu, car l’autre ne lui a pas dit où il allait alors qu’il aurait aimé le savoir. Il faut donc attendre que le sujet confie « ce qu’il n’a jamais dit à personne » car il n’y a jamais de situation unique pour expliquer un symptôme et il serait dangereux d’en faire une interprétation sauvage. Deux situations contraires peuvent effectivement donner le même symptôme : il m’a imposé de faire comme ça ou elle a fait comme ça sans m’en parler. Il n’y a pas d’invariant ! Il faut attendre la confidence pour vérifier la concordance du symptôme avec les hypothèses issues de la conversion.

La compensation transgénérationnelle

Nous passons notre vie à compenser les culpabilités de nos parents avec des symboles, les frustrations non dites. 
Quelque part, nous sommes obligés de les  « consoler » tant qu’ils ne les ont pas confiées.
Ainsi, les malformations congénitales compensent une souffrance non exprimée de la maman en rapport avec sa grossesse.
Par exemple, dans le syndrome de Poland, il y a toujours au moins une atrophie d’un pectoral, le muscle symbolique du parent (il sert à tenir dans les bras). Il n’est pas étonnant de constater sur le site internet d’une association dédiée à cette affection que, souvent, cette malformation survient chez les femmes qui ne voulaient pas être 
« parent »: l’atrophie musculaire est à gauche chez les enfants nés après un échec de l’IVG. Pour une jeune femme qui fait des études et qui ne doit faire que ça aux yeux de ses parents, l’enfant aura son atrophie pectorale et mammaire au côté droit (on impose à la mère de ne pas être parent).

Mais une fois né, le bébé, en symbiose avec sa mère, peut encore compenser une frustration maternelle. Une jeune femme téléphone à son père médecin pour demander un avis. Sa petite fille de dix mois vient de faire une forte fièvre à 39°-40° pendant cinq jours. Les examens ont permis de conclure à une pyélonéphrite droite à colibacilles. Elle veut savoir s’il faut faire d’autres examens pour rechercher une malformation. Son père lui répond : « Mais tu ne m’avais jamais dit que tu voulais avoir un petit garçon ! » Effectivement, le colibacille est le microbe qui interagit après une « plaie identitaire ». La pyélonéphrite droite signifie que la petite fille s’est enfin sentie accueillie pour ce qu’elle est. Elle n’a plus à se retenir d’uriner. La page est tournée. La maman a effectivement confirmé qu’elle avait changé d’avis la veille de l’infection de sa fille. Elle avait médité sur les dix mois passés depuis la naissance en faisant son repassage et elle avait terminé son soliloque par cette réflexion : « Dans le fond, une petite fille, ce n’est pas si mal. Pourquoi est-ce que je n’en aurais pas deux ? ». Sa fille avait bien reçu le message et cette infection pyélique droite venait clore cet épisode douloureux. 

Le rail de la compensation et les cycles  «Mémorisés»

Dans la pratique de l’anamnèse des événements cliniques et/ou psychoaffectifs, il est habituel de remonter le temps pour découvrir l’enchaînement et la succession des instants de souffrance – frustration, pour remonter de l’événement déclenchant aux conditionnements préalables dans la vie personnelle et dans l’arbre généalogique.
Une femme de 56 ans fait une gingivo-stomatite. À 28 ans, elle avait appris d’un ami, Mr T. que son mari la trompait. À 14 ans, elle avait eu un petit flirt dont elle n’avait pas parlé à ses parents : le garçon l’avait plaquée pour une autre et c’est elle qui l’avait constaté de visu. Sa fille a la même mésaventure à 14 ans mais elle confie sa détresse (sans le savoir, pour « consoler la maman » !) et par la suite, elle n’aura pas de relation stable avec un homme. Elle ne peut donc pas souffrir d’une rupture de couple puisqu’elle ne s’attache pas (comportement qui compense la souffrance de la maman). L’affection buccale s’est produite juste après que la maman (qui a alors 56 ans) rencontre Mr T. (celui qui lui avait appris l’infidélité de son mari), cet rencontre fortuite réveillant son mauvais souvenir. On voit avec ces dates et délais que l’inconscient sait parfaitement compter.
Pour comprendre la mise en place des cycles, il faut revenir à la période infantile pour voir se succéder dans le temps les compensations, l’une appelant l’autre. Gaspard, un nourrisson est très perturbé par la dépression de sa maman qui vient de perdre son père de façon accidentelle imprévue. À dix ans et demi, Gaspard joue au football sur la route. Il tombe sur le sol au moment où une voiture arrive. Il se voit écrasé et mort. La voiture l’évite et il se relève tout penaud d’avoir imaginé sa mort alors qu’il est indemne (une mort prévue qui ne se réalise pas). Il faut que dix ans et demi plus tard, un événement compense cette honte dont il n’a parlé à personne. À 21 ans, une histoire de football va compenser sa honte au football : il gagne avec un cousin un tournoi de sixte. Ils arrosent leur victoire mais le cousin refuse de se laisser conduire chez lui malgré son ébriété. Trois minutes plus tard, Gaspard ne peut que constater la mort prévisible de son cousin qui a encastré sa voiture dans un platane. Cet événement est bien plus fort que le précédent : le jeune homme n’a pas empêché une mort prévisible. Une compensation sera nécessaire 21 ans plus tard car il a gardé secrète sa culpabilité. À 42 ans, Gaspard a son beau-frère qui se tue en hélicoptère dans des lignes à haute tension. Juste compensation : il n’a rien à se reprocher dans cette mort imprévisible. Dans les mois qui suivent, on lui découvre un cancer primitif du cerveau dans la zone postérieure de l’hémisphère droit qui gère la qualité de la prévision.
Mais le « rail » n’a pas toujours de répercussions cycliques basées sur le temps écoulé. Une jeune fille est très liée à son parrain. Comme il est en mauvaise posture du fait d’une SEP évoluée, ses parents lui refusent l’autorisation d’aller le voir. Elle ne transgresse pas cet interdit car elle n’a que 12 ans. Son parrain décède peu après, et il est interdit à la fillette de voir sa dépouille déformée par la maladie. Devenue adulte, cette jeune femme va faire une SEP. Les poussées de sa sclérose en plaques vont être en résonance avec cet interdit des parents qu’elle n’a pas osé transgresser. A son mariage, le parrain n’est pas là : première poussée. Récidive lorsque sa sœur lui demande d’être marraine de sa fille. Récidive encore lorsqu’elle demande à sa sœur d’être la marraine de son premier enfant. Ici, le réveil du « mauvais souvenir » est provoqué par la tradition du parrain/marraine pour le baptême. D’ailleurs, elle est contre le baptême : ainsi, on n’a pas besoin de parrain, source de conflit.
Le décryptage de la frustration en cause dans une pathologie peut souvent se limiter à l’événement déclenchant lorsqu’il s’agit d’une pathologie bénigne, à condition de retrouver une culpabilité. Sinon, et surtout s’il s’agit d’une pathologie au pronostic grave, il faut remonter le temps pour parvenir à la mauvaise expérience conditionnante et au rail infantile.

Le syndrome d'épuisement

C’est l’un des motifs les plus fréquents de consultation en pratique médicale, mais il est méconnu ou baptisé dépression atypique, dépression masquée, ce qui n’est pas complètement exact. Ce syndrome survient exactement six mois après un événement perturbant imprévu. En effet, la compensation d’une souffrance – frustration vécue à l’occasion d’un événement imprévu survient à un moment parfaitement prévisible (le contraire). Comme c’est la position de la terre qui marque le temps, la compensation se fera lorsque la terre aura une position contraire, c’est-à-dire diamétralement opposée à celle qu’elle avait au moment de l’événement imprévu. La compensation débute donc six mois jour pour jour après l’imprévu (le 3 mars pour un imprévu survenu l’année précédente au 1° septembre).
Les symptômes du syndrome d’épuisement comportent souvent outre la fatigue et les troubles du sommeil, des douleurs, une hypotension, des difficultés de concentration, des troubles de l’équilibre. Ce sont les signes physiques qui accompagnent une dépression réactionnelle sans la note dépressive : Syndrome Polyalgique Idiopathique Diffus, fibromyalgie, syndrome de fatigue chronique, Yupie’s syndrom devenu Burn-out …
Une pathologie d’un organe peut apparaître dans ce contexte soit immédiatement au bout des six mois (cas récent d’un infarctus du myocarde d’un homme, exactement six mois après, jour pour jour, l’enterrement de sa femme), soit un peu plus de six mois s’il s’agit d’une maladie auto-immune (par exemple une SEP) ou d’un processus tumoral qui prennent du temps pour se développer et qui sont donc diagnostiqués plus tard. Une sclérose en plaques (SEP), fortuite ou expérimentale, se constitue toujours en plusieurs semaines, contrairement à ce que l’on peut lire çà et là. Eventuellement, la grenouille du bocal, la souris prisonnière dans un seau à la plage mais surtout le porc à l’abattoir peut faire des nécroses musculaires aiguës appelées Pale Soft Exsudative Myopathy (PSEM). Adieu les jambons ! 

Une dame fait un malaise dans un contexte d’hypotension artérielle, de fatigue matinale et d’insomnie. C’est le tableau typique d’un syndrome d’épuisement. Lors de la consultation, son mari lui rappelle sa venue sur son lieu de travail, six mois plus tôt, pour lui annoncer le décès brutal d’une nièce survenu à 42 ans. 42 ans, c’est l’âge qu’avait son père quand celui-ci se suicide. Pourtant, cette femme travaille depuis cinq ans avec un psychiatre sur le décès de son père, et elle est aidée par des médicaments. Elle se croyait tirée d’affaire. Mais la bombe n’était pas désamorcée : le suicide du papa est une chose bien douloureuse, mais la réflexion insupportable d’une camarade de sa classe à ce moment « Ton père, c’était un soulard ! » fut oubliée et refoulée dans l’inconscient. Le suicide d’un agriculteur jeune est en effet considéré dans les campagnes comme la conséquence d’un alcoolisme chronique. Quelle insulte quand on avait un père dépressif mais sobre ! Le décès imprévu de la nièce âgée de 42 ans avait réveillé ce mauvais souvenir, et la compensation se mit en place 6 mois après. La mise de conscience ou la confession de la frustration vécue lors de l’imprévu ainsi qu’une faible dose de tricyclique sédatif pour corriger la vagotonie sont suffisants pour faire disparaître les symptômes définitivement.

Compensation collective

Le même mécanisme de compensation symbolique inconscient est à l’œuvre dans notre monde qui a un inconscient collectif très actif. Le 17 octobre 2010, il n’y a plus de carburant à la pompe en France. Les raffineries sont à l’arrêt. Le 18 octobre, le gouvernement français se réunit en urgence, pendant cette période de morosité épuisante, pour autoriser l’utilisation des réserves. Six mois plus tôt, que s’est-il passé ? Convertissons le symptôme : du pétrole raffiné ne coule plus à la pompe (fin de la chaîne). Le contraire est : du pétrole brut s’écoule à l’extraction (origine de la chaîne). L’événement imprévu s’avère être l’accident de la plate-forme pétrolière au golfe du Mexique survenu le 20 avril 2010 : six mois ! Le 21 avril, les ouvriers du pétrole ont honte de polluer la planète. S’il n’y a plus de distribution, il n’y a plus besoin d’extraire ; il n’y a donc plus d’accident d’extraction. Mais pourquoi cette grève sévit-elle seulement en France ? Le mauvais souvenir conditionnant est celui de l’Erika : un pétrolier français (Total) transportant du fioul (raffiné) a pollué les côtes de la Bretagne. Si il n’y a pas de distribution à la pompe, pas besoin de transport, pas d’Erika. Cet événement français avait bien besoin d’une compensation symbolique à l’étranger par une compagnie étrangère (BP). Si le pétrole s’écoule dans la mer, il ne peut plus être raffiné et transporté en bateau. Pas d’Erika, CQFD. Malheureusement, on ne pratique pas l’écoute de l’inavouable chez Total.

Pour résumer

Rappelons les points clefs de la compensation inconsciente à caractère symbolique qui régit notre univers : Déclenchement lors du rappel d’un mauvais souvenir «culpabilisant». Absurdité : elle survient a posteriori, après la souffrance déjà vécue et souvent elle en rajoute. Rouage infernal automatique qui ne s’interrompt définitivement qu’avec l’aveu de ce qui n’a jamais été avoué (avec culpabilité souvent). Diffusion à l’entourage familial, social, et de façon transgénérationnelle. Alibi symbolique qui peut être décrypté de façon précise quand on connaît le symbolisme. Ecoute indispensable de «l’inavoué» dans tous les cas pour libérer le sujet de sa compensation.