LE PHÉNOMÈNE DE LA COMPENSATION SYMBOLIQUE INCONSCIENTE (CSI)

Sans en avoir conscience, l’être humain est à l’origine de ses ennuis et de ses propres malchances.
Maladies, accidents, conflits, malheurs personnels et familiaux, coïncidences, sont autant de conséquences inévitables quand des souffrances n’ont pas été exprimées.
Un mécanisme implacable de Compensation Symbolique Inconsciente (CSI) se met en œuvre au réveil d'un mauvais souvenir...


Qu'est-ce que la compensation symbolique ?

Le principe de vie se caractérise par une recherche permanente d’équilibre, de bien-être, de plaisir.
Dès que l’être humain vit une frustration, un manque insupportable qu’il ne peut exprimer et auquel il est incapable de s’adapter, ce manque est comblé immédiatement, mais de façon artificielle, symbolique, en vue de compenser ce manque insupportable.
La plupart des petits enfants se mettent à sucer leur pouce dès que la maman éteint la lumière et sort de la chambre. Le pouce mis à la bouche symbolise le contact maintenu avec la protection maternelle. Personne n'apprend au bébé à sucer son pouce.
Chaque fois qu'un mauvais souvenir mis dans l'inconscient est réveillé, le cerveau met immédiatement et automatiquement en place la Compensation Symbolique correspondante.

Le cerveau "stratégique"

Il évalue les situations rencontrées et adapte automatiquement le fonctionnement psychique (cauchemars, rêves, délires) et somatique (maladies, accidents) pour maintenir un équilibre, un pseudo bien-être.
Il agit sur l'organisme et quelquefois sur les "prolongements" de l'individu dans l’environnement (ses animaux familiers, sa voiture, ses objets personnels).
La Compensation Symbolique apparaît a posteriori : elle n’enlève pas le manque ou la frustration déjà ressentie, mais elle la rend supportable, elle la masque.
Par contre la Compensation elle-même, est une façon utilisée par le psychisme pour s'exprimer et peut ressortir sous plusieurs formes plus ou moins grave : cancer, accident, délire...

À l'origine de la Compensation Symbolique Inconsciente, il y a un conflit psychique conditionnant (selon la terminologie pavlovienne) avec une culpabilité que le sujet n'ose pas avouer. C'est au réveil de ce mauvais souvenir que l'inconscient déclenche automatiquement le symptôme approprié qui, a posteriori, joue le rôle d'un alibi symbolique.

Les symboles

L'homme compense ses manques de multiples manières, mais toujours selon un symbolisme universel : avec son choix vestimentaire, sa coiffure, ses habitudes alimentaires, ses activités, ses addictions, mais aussi avec des accidents et malheureusement aussi souvent avec son corps inconscient.

Quelques exemples :

-> Un héritier qui s’estime lésé lors d’un héritage peut développer un cancer du pancréas (le pancréas est l'organe de la répartition, et un supplément tumoral, compense symboliquement ce manque de répartition équitable entre les membres de la famille).
-> Une dame âgée commence une bronchite le dimanche matin. Le médecin, un connaisseur, qui l’entend tousser lui lance : « Vous vous êtes disputée samedi ». Il faudra quelques minutes à la dame pour retrouver effectivement un épisode de dispute avec sa voisine le samedi matin. Dispute qui s'est terminée par un "tourner la page" pour ne pas se brouiller définitivement (les bronches conduisent les échanges gazeux qui permettent d'élever le ton pour avoir le dessus).
-> Un jeune homme fait la connaissance d’une jeune fille qui l’invite aussitôt à passer quinze jours de vacances avec elle. Au retour de ce voyage, la jeune fille rompt la relation. La semaine suivante, il se fait poser un anneau (alliance durable) au lobule de l’oreille gauche (zone correspondant à l'œil) car il n'a pas séduit et l'a perdue de vue.
-> Les tumeurs primitives gliales au cerveau (astrocytomes, glioblastomes) semblent faire toujours suite à la réalisation d’un projet de longue date, lorsque la personne se sent enfin reconnue après une longue phase d’humiliation.

La méthode des cas uniques révèle que les poussées de sclérose en plaques surviennent après des événements où le sujet n’a pas osé imposer sa stratégie personnelle ou inversement lorsqu’il a accepté qu’on le pousse à transgresser les règles. Exemple : « Ma fille, ne regarde pas ce garçon car il n’est pas noble comme nous !». Quelques mois plus tard, la névrite optique gauche l'empêche de souffrir de ne pas avoir le droit de regarder le garçon. Elle a évité un conflit avec les parents.

Toute douleur physique, quel qu’en soit le mécanisme physiopathologique, a une fonction de compensation : elle est le succédané (un ersatz) de contact fort et agréable quand celui-ci vient à manquer.

Si, enfant ou adulte, nous savions confier nos souffrances vécues dans l'isolement, nous n’aurions pas besoin des maladies ni d'autres artifices pour retrouver un certain équilibre. Malheureusement, nous avons du mal à nous confier spontanément.

Les délais de mise en oeuvre de la CSI

Les délais entre l’épisode de perturbation et l’apparition de la compensation symbolique correspondante sont différents selon les cas, pouvant aller de l’immédiateté à quelques mois, voire à des dizaines d’années si l’on prend pour référence la première expérience négative, datant souvent de l’enfance (notion de conflit psychique).
C’est l’une des raisons pour lesquelles on ne soupçonne pas l’existence de ce mécanisme compensatoire, on ne perçoit pas d'ordinaire le lien de cause à effet lorsqu’il s’agit de repérer dans le temps un événement à l’origine d’une maladie.
Les experts interrogés par les médias font volontiers la confusion entre un facteur de risque et une cause de maladie.
Stricto sensu, un facteur de risque n’est pourtant jamais la cause directe d’une maladie. La méthode qui a été employée pour découvrir le sens symbolique d’un phénomène ou des parties du corps et la véritable cause des maladies est la méthode dite "des cas uniques" (enquête au cas par cas qui permet de trouver la souffrance inexprimée commune à toutes les personnes qui présentent des manifestations semblables).

Il y a aussi des compensations symboliques qui s'opèrent à l’échelon de l’univers, mais il est plus difficile d’établir un lien entre des événements apparemment isolés dans le temps et dans l’espace.
Sur le plan de l’histoire, de l’économie, de la politique, … et des événements de tous les jours, c’est pourtant à partir des frustrations de groupes d’individus que l’inconscient collectif organise implacablement des compensations collectives.


L'intérêt de connaître ce mécanisme

Avec la connaissance de la symbolique du corps et des divers modes de compensation par l'organisme, l’écoute et l’entretien avec un malade sont ciblés de façon précise et permettent une thérapie brève, aboutissant souvent à une libération de l'esprit et à une guérison du corps. Une personne bien informée du symbolisme universel peut analyser le mécanisme d’une CSI en décomposant les étapes entre le "symptôme" observé et la souffrance réelle inexprimée.

Effectivement, il suffit de traduire l'inverse du symptôme observé pour avoir accès à la souffrance réelle qu'il masque. C'est ce qu'on appelle la conversion du symptôme.
Exemple :
-> Une personne a son index droit insensible. L'inverse est une sensibilité insupportable. L'index est souvent le doigt qui accuse ou donne la direction. On peut en déduire une souffrance réelle inexprimée : la personne n'a probablement pas supporté d'être accusée à tort ou d'avoir été mal dirigée. "Heureusement", son symptôme la rend "insensible". Seule la confidence du malade permettra de confirmer cette hypothèse ou une autre similaire correspondant à sa propre histoire et de faire disparaître l'insensibilité du doigt.
La confidence ou la mise en conscience d'une souffrance occultée avec le ressenti correspondant, permet de relativiser, de se déculpabiliser et finalement de supporter la réalité, ce qui provoque en général la disparition du symptôme.
Confier une souffrance favorise aussi la réussite d'un acte chirurgical et dans certains cas, permet d'éviter l'intervention.

Derrière une malformation congénitale, il est possible de retrouver une souffrance maternelle spécifique par rapport à la grossesse.
Quel pas de géant serait réalisé pour la prévention de telles malformations si le mécanisme de la CSI était connu de tous et si une écoute orientée était mise en place avant ou tout au début de chaque grossesse !
Pour les dépressions et autres troubles de comportement, il est également important de pratiquer l’écoute spécifique des motifs de souffrance.

Le symptôme est une invitation à changer, à lâcher prise, mais beaucoup de personnes n'en ont pas conscience aujourd'hui.
En trouvant le sens de nos symptômes et celui de nos souffrances, nous pouvons transformer celles-ci en atout pour réussir notre vie.
Les enseignements des sages et des textes sacrés éveillaient déjà chacun à la possibilité d'un chemin de vie où la souffrance infantile peut être transformée, devenir un bien, une compensation utile pour la collectivité. Toute compensation est une souffrance à écouter.
Une vulgarisation du processus de la CSI permettrait une amélioration des relations humaines, dans le sens d'un respect et d'un accueil mutuels et tout le monde y trouverait son compte.